Sauvetage et rénovation de la dernière borne Michelin du secteur
Très attaché à la sauvegarde du patrimoine automobile en général et en particulier au patrimoine Michelin, Michel Fis, président des "Amis de la Route Bleue" la fameuse RN7, et qui habite notre région écrit en 2008, puis en 2010, au maire de Dammarie-sur-Loing. "Vous avez sur le territoire de votre commune au carrefour, Adon, Feins, Dammarie, Châtillon-Coligny, sur la route communale C3, une des dernière bornes d'angle directionnelle Michelin de la région
Une rareté ! A nouveau je me permets de vous demander de la choyer. Ce n'est qu'une suggestion mais il faut absolument sauver ce patrimoine". Michel Fis, connaît tout sur les bornes, les plaques et les panneaux Michelin. Celui-ci est d'ailleurs en relation amicale avec la famille Michelin et la commune de Boismorand, notamment, puisqu'il est à l'origine récemment du projet de réhabilitation du monument dédié à la famille Michelin implanté au carrefour des "Bézards"au bord de la RN7 ou un jour de janvier 1949 la puissante Bugatti de Jean-Luc Michelin percuta dramatiquement un camion qui traversait. (voir par ailleurs).
Opération sauvetage de la borne de Dammarie
Pour en revenir à la borne Michelin qui nous intéresse, l'érosion au temps qui empirait au fils des années, les dégradations, le chapeau éventré par le gel, ont incité le maire à prendre une décision rapide de sauvetage non sans avoir consulté auparavant Michel Fis venu sur place et Gilbert Debost, ancien conseiller localement, membre actuel de la commission extra municipale . Ainsi, en ce vendredi 26 février peu avant 9 h l'entreprise Hamard était à pied d'oeuvre avec une mini-pelle pour déterrer, soulever la borne de plus de 300 kg et la poser en douceur dans un coffre sur le camion de la commune. Remisée en bonne place, cette pièce quasiment unique dans le secteur va être remise en état par une équipe de bénévoles sous la conduite de Philippe Jolivet, conseiller municipal. Viendra ensuite le moment de l'exposer dans un endroit non encore déterminé, bien que plusieurs idées ont d'ores et déjà été émises, ou encore de la remettre en place ? Le plus urgent était prioritairement pour l'instant de la sauver !
Historique des bornes directionnelles émaillées Michelin
Plaques de direction sur les murs, des immeubles, bornes carrées aux carrefours, panneaux indicateurs le long des routes, etc... : la signalétique Michelin a fait partie du paysage routier pendant des décennies. L'initiative en revient à André Michelin, l'un des deux frères fondateurs du célèbre groupe de pneumatiques. Cet ancien cartographe du service des armées était persuadé que la manufacture Michelin ne pouvait se contenter de vendre des pneus mais devait aussi offrir des services aux automobilistes. Dès 1900, il fait donc éditer le Guide rouge qui, outre de nombreux conseils pratiques, propose une sélection d'hôtels, restaurants et garages à travers toute la France. De 1902 à 1907, il lui adjoint une carte des grandes routes et, en 1910, lance véritablement l'entreprise dans la cartographie. En quatre ans, toute la France est couverte par 47 feuillets dessinés avec une échelle fort pratique (1/200 000) pour l’automobiliste. Sur le terrain, Michelin est présent avec 30 000 panneaux en tôle peints sur les deux faces, et offerts aux municipalités. À l'entrée , on y lit le nom de la commune et une invitation à ralentir ou à faire attention aux enfants, à la sortie, un aimable "merci".
Mais André Michelin voudrait jalonner les routes de panneaux directionnels et, pour cela, mettre de l'ordre dans un numérotage administratif très incomplet et souvent confus. À l'ouverture du salon de l'aéronautique de 1912, il lance une pétition nationale que le président de la République Armand Fallières, venu inaugurer la manifestation, est le premier à signer et, en mars 1913, le ministère des Travaux publics publie le décret mettant en place un numérotage officiel de toutes les routes. Le groupe de Clermont-Ferrand entreprend, dès 1918, des essais dans le Puy-de-Dôme pour tester la tenue de divers matériaux aux intempéries. Il apparaît très vite que la lave émaillée de Volvic est la plus résistante et a l'avantage de réfléchir la lumière des phares. Les premières bornes d'angles, scellées sur du béton, font donc leur apparition dans le département, aussitôt suivies par les flèches,les panneaux de localité, etc...
L'inauguration d'une borne de carrefour Michelin était à l'époque un événement qui réunissait les autorités et les personnalités de tout un canton. Le 12 octobre 1927, André Michelin invite le ministre des Travaux publics et les ingénieurs des Ponts et Chaussée à venir vérifier la bonne conservation des 350 bornes et panneaux mis en place et propose d'installer gratuitement toute la signalisation nécessaire sur la nationale 7, entre Paris et Nice. D'autres axes bénéficieront ensuite rapidement de la même manne et, en février 1931, Michelin est reconnu comme "constructeur officiel de panneaux de signalisation". Le groupe cesse cette activité en 1970, laissant la place à des fournisseurs de signaux en tôle et plastique qui se révèlent moins onéreux.
Michelin : Le destin tragique d'une famille sur la RN7 entre Montargis et Briare
La route Nationale 7 de Paris à Clermont-Ferrand était très régulièrement empruntée par les cadres et les techniciens de chez Michelin qui en faisait régulièrement un véritable banc d'essais pour les pneumatiques. Trois accidents ont d'ailleurs tragiquement marqué le destin de la famille Michelin sur la portion entre Montargis et Briare.
Le 29 décembre 1937, à Mormant-sur-Vernisson, Pierre Michelin, président directeur général de Citroën, fils du fondateur Edouard Michelin se tue dans une collision avec une Peugeot conduite par Louis Lagorgette, chef du secrétariat de M. Paul Faure, ministre d'État. L'accident fera 4 morts au total.
En 1946, en traversant "La Bussière" au volant de sa Citroën traction avant cabriolet 15/SIX, flambant neuve, Robert Puiseux, gendre d'Édouard Michelin est grièvement blessé en percutant un camion à l'arrêt. Enfin, le 20 janvier1949, au kilomètre 131, la Bugatti 57 de Jean-Luc Michelin 29 ans s'encastre sous un camion aux "Bézards" à Boismorand .Camion qui débouchait de la départementale 56. Il est tué avec ses deux enfants (2 fillettes de 1 et 2 ans) et la bonne qui les accompagnait. L'épouse de M. Michelin n'est que blessée légèrement dans cet accident. (Le petit monument en forme de stèle au bord de la RN aux Bézards symbolise 4 croix rappelant les 4 victimes). Les "Bézards" est-il besoin de le mentionner ou se trouve comme chacun sait la célèbre hôstellerie de la famille Dépée. Un établissement étoilé au non moins célèbre Guide Michelin depuis les années 50. Plus loin, mais dans l'Allier Pierre Boulanger, directeur de Citroën trouva la mort au volant d'une Citroën traction avant 15/SIX.
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