Le Maire et les élus convient la population à la commémoration du 8 mai.
· Rassemblement à 9h 45 à la mairie
· 10H. Défilé avec la participation de la société de musique de Châtillon-Coligny.
· Cérémonie au Monument aux morts
· Ensuite, pour les participants, vin d'honneur à la salle polyvalente.
Rappel des origines de la commémoration :
· Le 7 mai 1945, à 2 h 41, l'acte de capitulation allemande est signé à Reims.
· Les combats doivent cesser le 8 mai à 23 h 01.
· La nouvelle est communiquée officiellement le 8 mai à 15 h 00. Les cloches de toutes les églises sonnent officiellement la fin de la guerre tandis que le général de Gaulle en fait l'annonce radiophonique. La population laisse éclater sa joie.
· Le lendemain, 9 mai, à 0 h 16, la capitulation générale est signée à Berlin. La France y est représentée par le général de Lattre de Tassigny. La reddition sans conditions de l'Allemagne nazie met fin en Europe à un conflit de six ans qui a fait plusieurs dizaines de millions de morts.
· C'est aussi le début d'une ère de paix en Europe. Hormis les déchirements que les Balkans ont connu, elle dure toujours. Et mérite d'être fête !
Illustrations : un citoyen de Dammarie-sur-Loing nous a fait parvenir les deux poèmes suivants. Il aurait souhaité qu'on les lise au monument aux morts.
Nous les publions volontiers. Et vous pouvez nous en adresser d'autres…
Il s'agit de deux œuvres du poète Louis Aragon (1897-1982).
La Rose et le Réséda
Photo : Louis Aragon
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda
Ce poème appartient au recueil intitulé La Diane française qui réunit des poèmes écrits pendant la guerre ou à la Libération. "La rose et le réséda" fut publié au départ dans la clandestinité.
L'affiche rouge
Cliquez sur la photo de l'"affiche rouge" pour l'agrandir
Vous n'avez réclamé ni gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant
Aragon a publié ce poème en 1955 dans Le roman inachevé. Il évoque le 21 février 1944, quand les murs de Paris occupé se couvrirent de grandes affiches rouges faisant état de l'exécution au mont Valérien de 23 soi-disant «terroristes» : des résistants membres d'un groupe de FTP (francs-tireurs partisans). Le chef de ce groupe de résistants s'appellait Missak (Michel) Manouchian. Il avait 36 ans.
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